Pour les articles homonymes, voir Pierre Larousse (homonymie).
Pierre Larousse, né le
23 octobre 1817 à
Toucy dans l'
Yonne, mort le
3 janvier 1875 à
Paris, il se consacra à des recherches comme
pédagogue,
encyclopédiste et éditeur
français. Il est surtout connu pour les dictionnaires qui portent son nom, dont
Le Petit Larousse.
Biographie
Né dans la petite ville de
Toucy dans l'
Yonne en 1817 d'un père charron-forgeron et d'une mère cabaretière, il est un brillant élève déjà désireux de devenir encyclopédiste comme
Diderot et obtient à 16 ans une bourse de l’université pour compléter sa formation à Versailles. De retour à Toucy, il devient, à 20 ans à peine, instituteur à l’école primaire supérieure. Pendant trois ans il cherche à renouveler la pédagogie en faisant appel à la curiosité des enfants avant de rejoindre Paris en 1840.
[#]Pendant 8 ans, il suit les cours gratuits de la Sorbonne, étudie au Conservatoire des arts et métiers, au Muséum national d'histoire naturelle et au Collège de France et fréquente de grandes bibliothèques. Il étudie le latin, le grec, la linguistique, le sanskrit, le chinois, les littératures française et étrangère, l'histoire, la philosophie, la mécanique et l'astronomie. En 1848, il entre à l'Institution Jauffret comme répétiteur ; il y restera trois ans.
Il fonde en 1850 une maison d'édition avec Augustin Boyer, la Librairie Larousse, qui se développe rapidement. C'est le 1er mars 1852 que Pierre Larousse demande officiellement un brevet de libraire-éditeur. Le 23 octobre 1852, il reçoit l'autorisation d'exercer.
Aujourd'hui, le patronyme de Larousse est devenu un nom commun et l'activité a pris un essor considérable depuis les premiers pas lors de l'installation à Paris, rue Pierre-Sarrazin puis rue Saint-André-des-Arts.
En 1852, Pierre Athanase Larousse a derrière lui plusieurs années de travail acharné. En 1838 et jusqu'en 1840, il est d'abord instituteur dans l'Yonne où il est né en 1817.
Son objectif est de tout savoir dans tous les domaines. Son autre souhait est aussi de préparer l'édition de manuels scolaires destinés aux écoles primaires. La Révolution de 1848 interrompt ses projets.
Larousse est maintenant répétiteur dans une institution parisienne, acquiert une propriété à Toucy où son désir secret de Bourguignon attaché à la terre est de cultiver la vigne. La Lexicologie des écoles primaires paraît en 1849. En 1852, une nouvelle édition est publiée sous le titre Grammaire élémentaire lexicologique. C'est la première pierre d'un édifice monumental en gestation.
En 1856, est publié (avec l'aide de François Pillon) le Nouveau Dictionnaire de la langue française, l'ancêtre du Petit Larousse. Il est condamné par l'Église et mis à l'Index des Livres Interdits par le Saint-Office de l'Inquisition Romaine.
Son oeuvre majeure fut le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle. D'abord publié en fascicules entre 1864 et 1866, il les regroupe en 17 volumes de 1866 à 1876 et mit onze ans (jusqu'à sa mort) pour écrire ce dictionnaire de 22 700 pages.
Pierre Larousse s'éteint à Paris en 1875, l'année de la fondation de la société Larousse. Il est enterré au cimetière Montparnasse (14e division).
- Devise personnelle
« Instruire tout le monde et sur toute chose »
- Devise du dictionnaire
« Je sème à tout vent »
Publications
[image] - Traité complet d'analyse grammaticale (1850)
- Jardin des racines grecques (1858)
- Jardin des racines latines (1860)
- Flore latine des dames et des gens du monde ou clef des citations latines que l'on rencontre fréquemment dans les ouvrages des écrivains français, avec une préface de M. J. Janin, Larousse et Boyer (1861)
- Fleurs historiques des dames et des gens du monde clef des allusions aux faits et aux mots célèbres que l'on rencontre fréquemment dans les ouvrages des écrivains français, Administration du Grand Dictionnaire (1862)
- Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle (17 volumes, 1866-1877)
Bibliographie
- André Rétif, Pierre Larousse et son oeuvre, Librairie Larousse, 1974, 335 p.
Wikisource
Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle
Anecdotes
On lui doit plusieurs définitions célèbres dont certaines pourraient choquer aujourd'hui mais qu'il faut remettre dans le contexte et les mentalités de cette époque. :
- BONAPARTE, - le nom le plus grand, le plus glorieux, le plus éclatant de l'histoire, sans excepter celui de Napoléon, général de la République française, né à Ajaccio (île de la Corse), le 15 août 1769, mort au château de Saint-Cloud près de Paris, le 18 brumaire, an VIII de la République française, une et indivisible (9 novembre 1799). » et il rajoute, dans la droite ligne des encyclopédistes : « Ce début, qui va faire dresser plus d'une oreille, montre tout simplement qu'en toutes choses nous aimons les situations tracées ; et les oreilles reviendront à leur état normal quand nous aurons dit que nous voyons deux hommes, aussi bien que deux noms, en Napoléon Bonaparte : Bonaparte et Napoléon ; le général républicain, l'écolier de Brienne, le brillant officier de Toulon, le convive républicain du Souper de Beaucaire, le vainqueur d'Arcole, etc. ; puis le colosse d'Austerlitz, le maître de l'Europe, le vaincu de Waterloo, le prisonnier de Sainte-Hélène. Oui, il y a deux hommes en cette personnalité, en cet être si singulièrement doué, dont le double nom et le double visage, d'un caractère tout particulier, se sont trouvés admirablement appropriés au double rôle qu'il a joué dans le monde. Auguste a beau s'appeler Octave ; Octave a beau se nommer Auguste ; c'est toujours le même homme, rusé, timide, hypocrite, astucieux, reniant ses amis quand son intérêt lui commande de les sacrifier. Ici, nous le répétons, nous avons deux hommes distincts, en même temps que deux noms séparés.
- NEGRE, - "C'est en vain que quelques philanthropes ont essayé de prouver que l'espèce nègre est aussi intelligente que l'espèce blanche. Un fait incontestable et qui domine tous les autres, c'est qu'ils ont le cerveau plus rétréci, plus léger et moins volumineux que celui de l'espèce blanche. Mais cette supériorité intellectuelle qui selon nous ne peut être révoquée en doute, donne-t-elle aux blancs le droit de réduire en esclavage la race inférieure ? Non, mille fois non. Si les nègres se rapprochent de certaines espèces animales par leurs formes anatomiques, par leurs instincts grossiers, ils en diffèrent et se rapprochent des hommes blancs sous d'autres rapports dont nous devons tenir grand compte. Ils sont doués de la parole, et par la parole nous pouvons nouer avec eux des relations intellectuelles et morales, nous pouvons essayer de les élever jusqu'à nous, certains d'y réussir dans une certaine limite. Du reste, un fait plus sociologique que nous ne devons jamais oublier, c'est que leur race est susceptible de se mêler à la nôtre, signe sensible et frappant de notre commune nature. Leur infériorité intellectuelle, loin de nous conférer le droit d'abuser de leur faiblesse, nous impose le devoir de les aider et de les protéger."
Jeanne d'Arc a fait les frais de diverses tentatives de récupérations politiques et religieuses. Larousse en a donné une définition apolitique et non-religieuse, et que l'on retrouve dans l'article Jeanne d'Arc : naissance d'un mythe.
Référence
Liens externes